Les Niveaux de référence diagnostiques ont 20 ans : des avancées réalisées grâce aux professionnels

Introduction
Radiologie conventionnelle et interventionnelle, scanographie, médecine nucléaire : dans tous ces domaines les doses délivrées aux patients adultes se situent en deçà des Niveaux de référence diagnostiques (NRD). C’est l’une des avancées notables en radioprotection patients permise par la mise en place de ces NRD. En 2024, ils fêtent leurs vingt années d’existence.
Un service radiologie à Bicêtre
Entre 2018 et 2021, la baisse des niveaux de référence diagnostiques (NRD) est de 4 à 19 %, selon les domaines -radiologie conventionnelle, scanographie, médecine nucléaire. Ici, une salle de radiologie à l’hôpital Bicêtre dans le Val-de-Marne. - © Philippe Dureuil/Médiathèque IRSN

Radiologie conventionnelle et interventionnelle, scanographie, médecine nucléaire : dans tous ces domaines les doses délivrées aux patients adultes se situent en deçà des Niveaux de référence diagnostiques (NRD). C’est l’une des avancées notables en radioprotection patients permise par la mise en place de ces NRD. En 2024, ils fêtent leurs vingt années d’existence.
Ces niveaux constituent des « valeurs repères » qui guident les praticiens dans l’optimisation de l’exposition.
Autre progrès : le taux de participation des services d’imagerie. Il augmente de façon continue depuis leur création en 2004 pour atteindre près de 90 % en médecine nucléaire et scanographie et 50 % en radiologie conventionnelle.
Cette bonne transmission est indispensable pour que le l’amélioration des pratiques progresse. Un nombre important de données est primordial pour que les experts de l’Institut établissent des statistiques solides et proposent des mises à jour de ces niveaux en adéquation avec les technologies et les pratiques les plus récentes.  

La mobilisation de tous

En 2023, plus de 8 000 évaluations sont adressées à l’Unité d’expertise médicale de l’Institut.
Pour le professeur Hubert Ducou le Pointe,  Chef du service de radiopédiatrie à Hôpital Armand-Trousseau à Paris, « Le recueil et la transmission des NRD demandent la mobilisation de tous les acteurs : manipulateurs, physiciens médicaux, radiologues. Ces niveaux favorisent l’optimisation des pratiques. L’ajout des Valeurs guides diagnostiques1 les fera encore progresser », précise-t-il. Pour lui, la généralisation des DACS2, pour système d’archivage et de communication de la dose (Dose Archiving and Communication System) devrait permettre d’atteindre l’exhaustivité du recueil des données ainsi que la publication de NRD par indication clinique.
En 2004 parait le premier arrêté relatif aux NRD en radiologie et en médecine nucléaire en France pour les actes d'imagerie présentant un enjeu de radioprotection pour les patients. Il met en application les recommandations de la publication 73 la CIPR parue en 1996 où le principe des NRD est précisé pour la première fois.
Grâce à deux révisions de cet arrêté en 2011 et 2019, de nouveaux types d’examens sont intégrés afin de prendre en compte les évolutions technologiques et des pratiques. C’est le cas en 2019 pour la radiologie interventionnelle et l’imagerie scanographique en médecine nucléaire.

1. La Valeur guide diagnostique ou VGD est une « valeur repère » complémentaire et inférieure aux NRD. Il s’agit de la médiane des données dosimétriques transmises à l’IRSN. C’est un outil supplémentaire permettant une démarche d’optimisation renforcée 
2. Les DACS sont un outil informatique employé pour collecter et analyser les doses délivrées lors des examens d’imagerie.

Mammographie et tomosynthèse

Les mises à jour sont réalisées à partir des propositions de l’IRSN émises dans ses bilans publiés tous les 3 ans. Elles découlent de l’analyse des données dosimétriques transmises par les professionnels et des résultats d’enquêtes spécifiques réalisées auprès des professionnels de santé, et avec l’aide des sociétés savantes médicales.
Dernière avancée en date :  un futur arrêté permettra d’intégrer un NRD pour la tomosynthèse mammaire, examen réalisé de plus en plus fréquemment dans le cadre du dépistage du cancer du sein. Là encore, l’implication des professionnels dans la collecte de données pour proposer ce nouveau NRD est primordiale. 

Niveaux de référence diagnostiques : la participation des services d'imagerie

NRD : la participation des services d'imagerie
La transmission des données progresse depuis la mise en place des niveaux de référence diagnostiques en 2004. Elle reste insuffisante pour la pédiatrie, où le nombre de données transmises à l'IRSN est trop faible pour obtenir une robustesse statistique. - © Saarah Cassim/Médiathèque IRSN - Novembre 2024

Pour en savoir plus

Lire NRD - Niveaux de référence diagnostiques sur irsn.fr

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Quelles avancées pour la transformation écologique de l’Institut ?

Introduction
Sensibiliser plus de 400 salariés aux enjeux du changement climatique grâce à la Fresque du climat, encourager des modes alternatifs à la voiture pour les trajets domicile-travail, encourager la réduction des consommations énergétiques, promouvoir l’économie circulaire en valorisant le réemploi.

©MaryLou Mauricio pour La Fresque du Climat

Sensibiliser plus de 400 salariés aux enjeux du changement climatique grâce à la Fresque du climat, encourager des modes alternatifs à la voiture pour les trajets domicile-travail, encourager la réduction des consommations énergétiques, promouvoir l’économie circulaire en valorisant le réemploi …. Voilà quelques exemples d’actions réalisées par l’Institut pour illustrer son engagement dans la transition écologique. Ces avancées sont présentées dans le bilan Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) 2021-2023, disponible sur irsn.fr. Elles se situent dans des domaines variés : environnementaux - numérique, empreinte carbone, biodiversité -, sociaux -politiques handicap, parité homme/femme - et sociétaux -économie solidaire… Ce document dresse un panorama de l’organisation mise en place pour déployer les engagements RSE. Il témoigne de l’engagement collectif pour qu’ils s’inscrivent durablement dans les pratiques professionnelles.     

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Personnel médical : diminuer les risques liés à une trachéotomie

Introduction
Une trachéotomie réalisée sur un patient infecté comporte des risques pour les soignants qui l’effectuent. Cette méthode de ventilation est indiquée en cas de détresse respiratoire sévère.
Dans le service de réanimation de la clinique du Vert Galant, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), la cheffe de service change la canule de trachéotomie d’un patient. Ce geste présente des risques de contamination aérienne par des agents pathogènes. - © Simon Lambert/Haytham-REA

Une trachéotomie réalisée sur un patient infecté comporte des risques pour les soignants qui l’effectuent. Cette méthode de ventilation est indiquée en cas de détresse respiratoire sévère. Le malade peut être une source de contamination par des agents pathogènes issus de l’aérosolisation* de ses sécrétions bronchiques. Deux types de trachéotomies – chirurgicale et par dilatation percutanée – peuvent être opérées. Quelle est la plus contaminante ? Pour répondre à cette question, des scientifiques mènent une étude dans le cadre du projet Aérotrach, à l’aide d’un mannequin ventilé simulant des sécrétions sous forme d’aérosols. Ce projet est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Les premiers résultats obtenus au Centre d’études et de recherche en thermique (Certes, de l’université Paris-Est) indiquent que la trachéotomie par dilation percutanée est la plus pénalisante : les taux d’aérosols produits lors de la phase expiratoire du patient présentent des valeurs significativement plus élevées. Cette étude doit permettre aux chirurgiens d’adopter in fine la technique de trachéotomie la plus sûre.
Ces résultats sont présentés lors du Congrès français sur les aérosols à Paris en mars 2024. Ils sont complétés par ceux que livrent des essais menés au Laboratoire d’expérimentations et de modélisation en aérodispersion et confinement (Lemac), de l’IRSN, situé dans l’Essonne (91). Ces derniers sont consacrés à la caractérisation du transfert des particules en champ proche par des techniques laser et en champ lointain par des techniques de traçage particulaire. Ce projet – lancé à la suite de l’épidémie de SARS-CoV-2 – implique un chirurgien de l’hôpital d’instruction des armées Laveran (Hial), situé à Marseille. Ces travaux feront l’objet de publications en 2025 dans des revues spécialisées.

* Diffusion aérienne de fines particules par aérosol.

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Un comparatif international pour mieux prédire la propagation des séismes

Introduction
Connaître les répercussions des séismes sur les centrales nucléaires est primordial. Cela nécessite une prédiction objective de la propagation des ondes sismiques depuis la faille jusqu’aux structures et équipements.
À la suite du séisme du Teil (Ardèche) en 2019, les scientifiques effectuent des mesures de terrain près de la centrale de Cruas. - © Stéphane Baize / IRSN

Connaître les répercussions des séismes sur les centrales nucléaires est primordial. Cela nécessite une prédiction objective de la propagation des ondes sismiques depuis la faille jusqu’aux structures et équipements. Ces simulations sont complexes et leurs résultats sont entachés d’incertitudes liées aux hypothèses et méthodes de calcul. Pour les quantifier, trente-cinq équipes scientifiques issues de dix-huit pays participent à un comparatif international, Smatch1, pour établir un état des lieux des pratiques dans le monde. Il est basé sur des mesures inédites obtenues au niveau de la centrale de Cruas pendant le séisme du Teil (sud-est de la France) en 2019. L’objectif est d’identifier les meilleures pratiques pour réduire ces incertitudes et prévoir au mieux le niveau de sollicitation des installations.
Il s’articule autour de trois axes : calcul de la propagation des ondes de la faille à la surface du sol ; calcul des accélérations dans le bâtiment réacteur et celui des auxiliaires ; identification des meilleures pratiques. Ce comparatif est coorganisé par l’IRSN et EDF sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le séminaire de restitution final est prévu en 2025.

1. Spectral matching for seismic base-isolated nuclear power plant shaken by a real earthquake

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Incendies de grande ampleur dans des territoires contaminés : quelles seraient les conséquences en France ?

Introduction
L’exposition de la population française aux masses d’air marquées par les incendies en 2020, touchant l’environnement fortement contaminé de la centrale de Tchernobyl, a été négligeable. La récurrence de ce genre d’événement amène l’Institut à imaginer ce qui pourrait arriver de pire en la matière.
En avril 2020, un feu de forêt brûle près de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) à l’intérieur de la zone d’exclusion. Les mesures et modélisations des masses d’air contaminées confirment qu’il n’y a pas eu d’impact environnemental et sanitaire en France. - © Ukrainian Police Press Office via AP/SIPA

L’exposition de la population française aux masses d’air marquées par les incendies en 2020, touchant l’environnement fortement contaminé de la centrale de Tchernobyl, a été négligeable. La récurrence de ce genre d’événement amène l’Institut à imaginer ce qui pourrait arriver de pire en la matière.
Des spécialistes des transferts dans l’environnement et en radioprotection étudient deux scénarios. Le premier est la conjonction d’un incendie brûlant toute végétation autour de la centrale ukrainienne et d’une météo particulièrement défavorable amenant directement les masses d’air vers la France. Le deuxième est le cas d’un incendie survenant en France, sur une des zones les plus touchées par les retombées de l’accident de Tchernobyl : zones très localisées dans les Vosges, la vallée du Rhône, la Corse…
Les conséquences de ces scénarios pourraient être brièvement mesurables dans l’air et dans les denrées. Quoi qu’il en soit, les doses que recevraient la population et les pompiers français – toutes expositions confondues – resteraient de l’ordre du millionième de la dose considérée comme acceptable pour le public, 1 millisievert.

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De nouveaux sites miniers sont répertoriés dans la base de données Mimausa

Introduction
De nouveaux sites miniers sont répertoriés dans la base de données Mimausa
Ici envahies par la végétation, ces roches appelées « stériles » étaient excavées pour accéder à l’uranium dans une exploitation minière. L’exploitation industrielle de ce métal en France a débuté après la Seconde Guerre mondiale et a pris fin en 2001. - © IRSN

Une nouvelle version de la base de données Mimausa, relative aux anciens sites miniers d’uranium en France est disponible. Elle répertorie désormais de nouveaux sites orphelins dans le Lot et des stériles miniers du domaine public. Les statuts réglementaires pour chacun d'eux  sont également mis à jour.
Cette base, accessible grâce à une application web, est en libre accès pour le public et les professionnels. À titre d’exemple, elle a été récemment utilisée par un bureau d’études investi de la réalisation d’un inventaire écologique sur une zone ayant fait l’objet, par le passé, d’une exploitation minière d’uranium. Les informations fournies dans la base relatives à cette exploitation incitent les responsables de l’étude à contacter l’Institut pour identifier les enjeux d’exposition radiologique des intervenants lorsqu’ils sont sur site et les précautions à prendre pour la gestion des éventuels échantillons de sol prélevés.
Depuis 2003, à la demande du ministère chargé de l’Écologie, l’Institut rend ces informations accessibles à tous. La base permet de localiser les sites et d’en connaître l’historique. Au total 254 sites sont recensés dans vingt-sept départements.

Marie-Odile Gallerand, ingénieure à l’Institut, montre d’anciens sites miniers d’uranium sur une carte du bassin-versant de la Dordogne. - © Laurent Zylberman/Graphix-Images/Médiathèque IRSN

Contact

Floriane Meunier
floriane.meunier@irsn.fr

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Plateforme de recherche : une journée consacrée aux technologies avancées

Introduction
Sensibilité quantique et simplicité d’utilisation pour des capteurs révolutionnant la détection de défauts microscopiques, fleurs connectées déployées dans l’environnement … deux exemples d’aventures scientifiques et technologiques présentées lors d’une « Journée des plateformes scientifiques de l'IRSN » (JPSI). Organisée chaque année par l’Institut, cette 5e édition est consacrée aux technologies avancées au service des plateformes de R&D.
Lors de la JPSI 2024, le projet Beeconect utilisant des fleurs connectées pour suivre la santé des pollinisateurs est présentée lors d’une conférence

Sensibilité quantique et simplicité d’utilisation pour des capteurs révolutionnant la détection de défauts microscopiques, fleurs connectées déployées dans l’environnement … deux exemples d’aventures scientifiques et technologiques présentées lors d’une « Journée des plateformes scientifiques de l'IRSN » (JPSI). Organisée chaque année par l’Institut, cette 5e édition est consacrée aux technologies avancées au service des plateformes de R&D. 
Elle s’adresse aux acteurs de l'innovation technologique, chercheurs, industriels, étudiants et autres professionnels du secteur. Les conférences traitent de sujets variés : utilisation de fibres optiques pour le suivi du vieillissement du béton, l’intelligence artificielle pour détecter des aberrations chromosomiques… Pour les participants, c’est l’occasion d’échanger avec les acteurs scientifiques et industriels qui accompagnent cette transformation de la recherche et de nouer des collaborations.  
Les instruments innovants et les capteurs de pointe - capturant avec une précision inédite les phénomènes naturels - sont des acteurs essentiels pour la recherche, Cette transformation est également impulsée par l'analyse d'images, de signaux et l'intelligence artificielle. L'association de ces technologies redéfinit la collecte et l'interprétation des données. De nouvelles plateformes voient ainsi le jour, transformant les laboratoires et facilitant l'exploration scientifique. Elles ouvrent la voie à de nouvelles découvertes. 
La JPSI 2024 se tient le mardi 5 novembre, en distanciel et en présentiel à l’Espace Van Gogh à Paris (75012). 

Pour en savoir plus

 

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L’accès aux plateformes de recherche expérimentales est facilitée grâce au projet Offerr

Introduction
Quel est l’intérêt de mettre à la disposition des scientifiques le catalogue Offerr1 répertoriant 180 installations expérimentales de recherche européennes dans le domaine du nucléaire ? Pour Philippe Nérisson, ingénieur, c’est un outil qui facilite la mise en relation avec des équipes qui travaillent sur des infrastructures similaires ou complémentaires à celles de l’Institut. Pour ses recherches sur la rétention des aérosols par barbotage, un partenariat s’est mis en place avec un centre de recherche finlandais. Deux plateformes d’essais, une dans chacun des deux pays, sont utilisées.
Le catalogue Offerr répertorie 180 installations expérimentales européennes dans le domaine du nucléaire. Il permet aux chercheurs et aux ingénieurs de choisir la ou les infrastructures avec lesquelles ils souhaitent travailler. - © Copyright SNETP

Quel est l’intérêt de mettre à la disposition des scientifiques le catalogue Offerr1 répertoriant 180 installations expérimentales de recherche européennes dans le domaine du nucléaire ? Pour Philippe Nérisson, ingénieur, c’est un outil qui facilite la mise en relation avec des équipes qui travaillent sur des infrastructures similaires ou complémentaires à celles de l’Institut. Pour ses recherches sur la rétention des aérosols par barbotage, un partenariat s’est mis en place avec un centre de recherche finlandais. Deux plateformes d’essais, une dans chacun des deux pays, sont utilisées.
Même écho de la part d’Anne-Cécile Grégoire, chercheuse spécialisée en chimie. Pour des travaux destinés à la conception et la fabrication d’un nouveau dosimètre neutrons à base de tellure – au sein du projet Tifany –, un partenariat est créé entre trois équipes, basées en France (à l’IRSN et au CEA) et en Slovénie (à l’institut de recherche JSI). Trois installations appartenant à ces trois établissements seront successivement utilisées pour réaliser les essais.
Lancé sous l’égide de la Plateforme technologique pour une énergie nucléaire durable (SNETP), Offerr réunit dix-sept partenaires européens, dont l’IRSN. Il constitue un réseau d’infrastructures de recherche expérimentales, facilite l’accès aux scientifiques et étudiants, et contribue au montage de projets de recherche sur ces installations.

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Femme enceinte et radiothérapie : un fantôme pour estimer l’exposition du fœtus

Introduction
Lorsqu’une femme enceinte est traitée par radiothérapie, quelle est la dose reçue par le fœtus ? Comment la réduire ? Ce sont ces questions cruciales que se posent les praticiens lors de la prise en charge de ces patientes. Aujourd’hui, une étude menée par des experts de l’IRSN permet d’y répondre grâce à un fantôme anthropomorphique1 de femme enceinte. Les premiers résultats sont utilisés dans différents centres de lutte contre le cancer, notamment le centre Georges-François-Leclerc, à Dijon (Côte d’Or), où l’exposition d’un fœtus a ainsi pu être divisée par deux.
Magali Édouard, chargée d’expertise en radioprotection médicale, effectue des mesures à la Pitié-Salpêtrière (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) pour évaluer la dose fœtale reçue quand une femme enceinte est traitée par radiothérapie. - © PSE-SANTE/SER/Unité d’Expertise en radioprotection Médicale (UEM)

Lorsqu’une femme enceinte est traitée par radiothérapie, quelle est la dose reçue par le fœtus ? Comment la réduire ? Ce sont ces questions cruciales que se posent les praticiens lors de la prise en charge de ces patientes. Aujourd’hui, une étude menée par des experts de l’IRSN permet d’y répondre grâce à un fantôme anthropomorphique1 de femme enceinte. Les premiers résultats sont utilisés dans différents centres de lutte contre le cancer, notamment le centre Georges-François-Leclerc, à Dijon (Côte d’Or), où l’exposition d’un fœtus a ainsi pu être divisée par deux.
Comment cette avancée a-t-elle été possible ? L’IRSN est régulièrement sollicité pour aider les professionnels de santé et collabore en ce sens avec l’équipe de physique médicale du GHU Pitié-Salpêtrière (APHP, Paris). Dans le cas de femmes enceintes traitées par radiothérapie, ce sont les questions de la dose reçue par le fœtus à ne pas dépasser et sa mesure, et donc le fantôme à utiliser, qui reviennent. Actuellement, pour évaluer cette dose, il n’existe pas de fantôme commercialisé adapté. Aussi, dans le but d’émettre des recommandations pratiques pour les centres de cancérologie et afin d’être le plus réaliste possible, l’IRSN a développé un fantôme de femme enceinte permettant d’évaluer la dose durant les trois trimestres de la grossesse. L’approche retenue est l’impression 3D de ventres de différentes tailles pouvant être apposés sur un fantôme classique de femme. Les dimensions du ventre sont déterminées à partir de références gynécologiques sur la hauteur utérine en fonction du stade de grossesse.

Pour évaluer la dose reçue durant les trois trimestres de la grossesse, l’IRSN développe un fantôme de femme enceinte en apposant des ventres de différentes tailles imprimés en 3D sur un fantôme classique de femme. - © PSE-SANTE/SER/Unité d’Expertise en radioprotection Médicale (UEM)

L’expertise et les différents moyens techniques de l’IRSN permettent de valider les propriétés de la résine utilisée pour rendre compte des interactions des rayonnements employés pour le traitement avec le corps de la femme enceinte et de comprendre l’impact des paramètres de traitement sur la dose fœtale. 
En complément, des mesures directement effectuées sur la patiente prise en charge au centre de Dijon ouvrent la voie vers d’autres travaux pour la radioprotection du fœtus lors de traitements par radiothérapie pour aller vers des recommandations sur le réalisme nécessaire du fantôme à utiliser pour estimer la dose fœtale.  

 

1. En radiothérapie, ces objets tests sont couramment employés pour permettre de régler les appareils ou encore d’évaluer la précision des traitements délivrés. Leurs propriétés vis-à-vis des interactions des rayonnements ionisants employés pour le traitement sont choisies pour être similaires à celles d’un patient.

Contacts

Magali Édouard, magali.edouard@irsn.fr
Unité d’expertise en radioprotection médicale, rpmed@irsn.fr

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Comité d’éthique de l’IRSN : quel est son rôle ?

Introduction
Garantir une utilisation responsable des animaux pour les recherches de l’Institut est une des missions du Comité d’éthique en expérimentation animale de l’IRSN (C2EA-IRSN). C’est dans cet objectif que trois à quatre fois par an, lors de réunions plénières, ses membres évaluent les projets présentés par les chercheurs.
Le Comité d’éthique en expérimentation animale de l’IRSN garantit une utilisation responsable des animaux pour les recherches. Ici, sur le site de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), chaque rat est pesé lors du changement et du nettoyage des cages. - © Francesco Acerbis/Médiathèque IRSN

Garantir une utilisation responsable des animaux pour les recherches de l’Institut est une des missions du Comité d’éthique en expérimentation animale de l’IRSN (C2EA-IRSN). C’est dans cet objectif que trois à quatre fois par an, lors de réunions plénières, ses membres évaluent les projets présentés par les chercheurs. Pour ces derniers, c’est un moment d’échange utile pour se questionner sur leur modèle expérimental, le design des expériences, mais aussi la prise en compte des principes éthiques et du bien-être animal. Cela les conduit parfois à améliorer certains aspects de leurs projets. Les avis défavorables rendus sont très exceptionnels.
Ce comité est composé d’une vingtaine de membres – personnel de l’Institut et personnalités externes. Chacun apporte son expertise et une réflexion éthique commune est menée.
Depuis vingt-cinq ans, il accompagne les équipes de recherche et il a évalué plus de 300 projets avec indépendance et impartialité dans le souci commun de faire avancer la science tout en préservant le bien-être animal. Il renforce la crédibilité des recherches in vivo de l’IRSN vis-à-vis notamment du grand public. Le ministère chargé de la Recherche a reconnu l’appui apporté par le comité à l’occasion de l’audit mené fin 2023.

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