Plateforme de recherche : une journée consacrée aux technologies avancées

Sensibilité quantique et simplicité d’utilisation pour des capteurs révolutionnant la détection de défauts microscopiques, fleurs connectées déployées dans l’environnement … deux exemples d’aventures scientifiques et technologiques présentées lors d’une « Journée des plateformes scientifiques de l'IRSN » (JPSI). Organisée chaque année par l’Institut, cette 5e édition est consacrée aux technologies avancées au service des plateformes de R&D.
Elle s’adresse aux acteurs de l'innovation technologique, chercheurs, industriels, étudiants et autres professionnels du secteur. Les conférences traitent de sujets variés : utilisation de fibres optiques pour le suivi du vieillissement du béton, l’intelligence artificielle pour détecter des aberrations chromosomiques… Pour les participants, c’est l’occasion d’échanger avec les acteurs scientifiques et industriels qui accompagnent cette transformation de la recherche et de nouer des collaborations.
Les instruments innovants et les capteurs de pointe - capturant avec une précision inédite les phénomènes naturels - sont des acteurs essentiels pour la recherche, Cette transformation est également impulsée par l'analyse d'images, de signaux et l'intelligence artificielle. L'association de ces technologies redéfinit la collecte et l'interprétation des données. De nouvelles plateformes voient ainsi le jour, transformant les laboratoires et facilitant l'exploration scientifique. Elles ouvrent la voie à de nouvelles découvertes.
La JPSI 2024 se tient le mardi 5 novembre, en distanciel et en présentiel à l’Espace Van Gogh à Paris (75012).
Pour en savoir plus
- Les rediffusions des éditions précédentes :
- JPSI 2023 - Les plateformes d'irradiation de la Communauté Gamma - Accédez au replay de l’édition 2023
- JPSI 2022 - ICP-MS Triple-Quad - Accédez au replay de l’édition 2022
- JPSI 2021 - La microscopie Electronique - Accédez au replay de l’édition 2021
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L’accès aux plateformes de recherche expérimentales est facilitée grâce au projet Offerr

Quel est l’intérêt de mettre à la disposition des scientifiques le catalogue Offerr1 répertoriant 180 installations expérimentales de recherche européennes dans le domaine du nucléaire ? Pour Philippe Nérisson, ingénieur, c’est un outil qui facilite la mise en relation avec des équipes qui travaillent sur des infrastructures similaires ou complémentaires à celles de l’Institut. Pour ses recherches sur la rétention des aérosols par barbotage, un partenariat s’est mis en place avec un centre de recherche finlandais. Deux plateformes d’essais, une dans chacun des deux pays, sont utilisées.
Même écho de la part d’Anne-Cécile Grégoire, chercheuse spécialisée en chimie. Pour des travaux destinés à la conception et la fabrication d’un nouveau dosimètre neutrons à base de tellure – au sein du projet Tifany –, un partenariat est créé entre trois équipes, basées en France (à l’IRSN et au CEA) et en Slovénie (à l’institut de recherche JSI). Trois installations appartenant à ces trois établissements seront successivement utilisées pour réaliser les essais.
Lancé sous l’égide de la Plateforme technologique pour une énergie nucléaire durable (SNETP), Offerr réunit dix-sept partenaires européens, dont l’IRSN. Il constitue un réseau d’infrastructures de recherche expérimentales, facilite l’accès aux scientifiques et étudiants, et contribue au montage de projets de recherche sur ces installations.
Pour en savoir plus
OFFERR - Réseau Européen des Facilités d’Utilisateurs - SNETP
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Femme enceinte et radiothérapie : un fantôme pour estimer l’exposition du fœtus

Lorsqu’une femme enceinte est traitée par radiothérapie, quelle est la dose reçue par le fœtus ? Comment la réduire ? Ce sont ces questions cruciales que se posent les praticiens lors de la prise en charge de ces patientes. Aujourd’hui, une étude menée par des experts de l’IRSN permet d’y répondre grâce à un fantôme anthropomorphique1 de femme enceinte. Les premiers résultats sont utilisés dans différents centres de lutte contre le cancer, notamment le centre Georges-François-Leclerc, à Dijon (Côte d’Or), où l’exposition d’un fœtus a ainsi pu être divisée par deux.
Comment cette avancée a-t-elle été possible ? L’IRSN est régulièrement sollicité pour aider les professionnels de santé et collabore en ce sens avec l’équipe de physique médicale du GHU Pitié-Salpêtrière (APHP, Paris). Dans le cas de femmes enceintes traitées par radiothérapie, ce sont les questions de la dose reçue par le fœtus à ne pas dépasser et sa mesure, et donc le fantôme à utiliser, qui reviennent. Actuellement, pour évaluer cette dose, il n’existe pas de fantôme commercialisé adapté. Aussi, dans le but d’émettre des recommandations pratiques pour les centres de cancérologie et afin d’être le plus réaliste possible, l’IRSN a développé un fantôme de femme enceinte permettant d’évaluer la dose durant les trois trimestres de la grossesse. L’approche retenue est l’impression 3D de ventres de différentes tailles pouvant être apposés sur un fantôme classique de femme. Les dimensions du ventre sont déterminées à partir de références gynécologiques sur la hauteur utérine en fonction du stade de grossesse.

L’expertise et les différents moyens techniques de l’IRSN permettent de valider les propriétés de la résine utilisée pour rendre compte des interactions des rayonnements employés pour le traitement avec le corps de la femme enceinte et de comprendre l’impact des paramètres de traitement sur la dose fœtale.
En complément, des mesures directement effectuées sur la patiente prise en charge au centre de Dijon ouvrent la voie vers d’autres travaux pour la radioprotection du fœtus lors de traitements par radiothérapie pour aller vers des recommandations sur le réalisme nécessaire du fantôme à utiliser pour estimer la dose fœtale.
1. En radiothérapie, ces objets tests sont couramment employés pour permettre de régler les appareils ou encore d’évaluer la précision des traitements délivrés. Leurs propriétés vis-à-vis des interactions des rayonnements ionisants employés pour le traitement sont choisies pour être similaires à celles d’un patient.
Contacts
Magali Édouard, magali.edouard@irsn.fr
Unité d’expertise en radioprotection médicale, rpmed@irsn.fr
Comité d’éthique de l’IRSN : quel est son rôle ?

Garantir une utilisation responsable des animaux pour les recherches de l’Institut est une des missions du Comité d’éthique en expérimentation animale de l’IRSN (C2EA-IRSN). C’est dans cet objectif que trois à quatre fois par an, lors de réunions plénières, ses membres évaluent les projets présentés par les chercheurs. Pour ces derniers, c’est un moment d’échange utile pour se questionner sur leur modèle expérimental, le design des expériences, mais aussi la prise en compte des principes éthiques et du bien-être animal. Cela les conduit parfois à améliorer certains aspects de leurs projets. Les avis défavorables rendus sont très exceptionnels.
Ce comité est composé d’une vingtaine de membres – personnel de l’Institut et personnalités externes. Chacun apporte son expertise et une réflexion éthique commune est menée.
Depuis vingt-cinq ans, il accompagne les équipes de recherche et il a évalué plus de 300 projets avec indépendance et impartialité dans le souci commun de faire avancer la science tout en préservant le bien-être animal. Il renforce la crédibilité des recherches in vivo de l’IRSN vis-à-vis notamment du grand public. Le ministère chargé de la Recherche a reconnu l’appui apporté par le comité à l’occasion de l’audit mené fin 2023.
Pour en savoir plus
Groupe de support à la recherche et à l'éthique animale (GSEA) (irsn.fr)