Intercomparaison européenne : anthroporadiamétrie
et l’Angleterre – participent à une intercomparaison, entre octobre 2019 et juin 2022
Apprécier la qualité et la fiabilité des mesures de différents laboratoires, c’est l’objectif des intercomparaisons. 43 laboratoires d’anthroporadiamètrie1 de 21 pays européens – dont l’Allemagne et l’Angleterre – participent à une intercomparaison, entre octobre 2019 et juin 2022. Cet exercice teste leur capacité à mesurer des radionucléides émetteurs gamma incorporés dans le corps entier.
Au cours des six exercices, les laboratoires identifient et quantifient des radionucléides chargés dans un fantôme anthropomorphe. Ce dernier simule des scénarios d’exposition interne et de mesures, dans le contexte par exemple d’une crise nucléaire nécessitant la prise en charge de personnes exposées : travailleurs, population.
En général, les résultats des participants sont conformes aux recommandations indiquées par les normes internationales2 .
Ces intercomparaisons aident à recenser les informations techniques des laboratoires. De quoi faciliter les échanges en cas d’accident d’ampleur nécessitant une réponse commune.
1. L’anthroporadiamètrie consiste à mesurer l'activité des rayonnements X et gamma émis à l'extérieur de l'organisme par des radionucléides.
2. ISO 28218 et ISO 13528.
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Professionnels de santé : une cohorte de professionnels de santé révèle une exposition en baisse
Comment évolue l’exposition des professionnels de santé aux rayonnements ionisants ? Pour le savoir, l’étude « Experts » est réalisée par l’Institut auprès de 1 500 travailleurs1 sur la période 2009 à 2019. Elle montre que leur exposition externe diminue de 0,008 mSv par an2. Cette étude vise à mieux caractériser les groupes de travailleurs exposés aux rayonnements ionisants, l’exposition étant hétérogène selon l’activité menée, le service et le sexe. Ceux exerçant en médecine nucléaire sont les plus exposés, avec 0,3 par an en moyenne, une exposition stable sur la durée de l’étude. Du côté des moyens de radioprotection3, 79 % déclarent porter un dosimètre et 82 % utilisent un accessoire comme un tablier plombé, un paravent, etc.
1. Étude réalisée dans neuf hôpitaux au sein des centres hospitaliers universitaires (CHU) de Paris, Bordeaux et Clermont-Ferrand. 2.
2. La dose individuelle moyenne sur l’effectif exposé dans le domaine médical en 2021 était de 0,27mSv www.irsn.fr/Bilan-exposition-profesionnelles-2021
3. Données recueillies via un questionnaire, auquel 25 % des professionnels ont répondu
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Mammographie et tomosynthèse : nouvelles recommandations
L’Institut recommande une nouvelle valeur de niveaux de référence diagnostiques (NRD) pour la mammographie1. Il propose aussi pour la première fois une valeur de NRD en tomosynthèse2. Il préconise de remplacer les appareils de numérisation indirecte par des installations utilisant la numérisation directe qui délivrent une dose moindre. Ces différentes techniques d’imagerie du sein entraînent une exposition radiologique des patientes. Les NRD aident les praticiens à ajuster les doses délivrées lors des examens en trouvant le meilleur compromis entre la qualité des images et l’exposition. Pour établir ces recommandations, des experts spécialisés en radioprotection médicale à l’Institut réalisent une enquête en 2021. Elle porte notamment sur les doses délivrées durant plus de 8 000 examens dans soixante-cinq centres volontaires en France.
1. Avant janvier 2021, les doses en mammographie numérique étaient évaluées de manière indirecte, à partir des mesures réalisées lors du contrôle qualité externe des appareils.
2. Cette technique d’imagerie récente et performante expose davantage les patientes aux rayonnements ionisants.
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Cardiologie interventionnelle
Quel est le risque de cancer radioinduit chez les enfants ayant bénéficié d’un acte de cardiologie interventionnelle ? L’analyse de la cohorte épidémiologique Coccinelle, initiée à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), par le Laboratoire d’épidémiologie des rayonnements ionisants (Lepid), permet de les évaluer pour la période 2000 à 2013. Elle porte sur 17 000 enfants. Après exclusion de ceux porteurs d’un facteur de prédisposition, une première analyse montre que l’incidence de cancer ne diffère pas de la population générale. Aucune association significative entre dose à la moelle osseuse et cancer hématopoïétique n’est observée.
L’extension de la cohorte et son inclusion dans le projet européen Harmonic vont augmenter la puissance statistique de l’étude. Les anomalies cardiaques congénitales touchent environ 0,5 % des enfants à la naissance. La cardiologie interventionnelle est une méthode efficace et essentielle de leur diagnostic et traitement. Elle expose cependant le patient aux rayonnements ionisants.
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Radiobiologie : l’intelligence artificielle en cas d’urgence
Automatiser la détection des chromosomes avec des aberrations pour accélérer le tri et la prise en charge de personnes potentiellement irradiées en cas d’accident radiologique, tel est l’objectif du projet Increased*. Il est mené par le Laboratoire de radiobiologie des expositions accidentelles (LRACC) à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Aujourd’hui, cette analyse est assurée par des experts. Elle est longue, car il faut douze heures pour réaliser un diagnostic. Elle repose sur l’examen microscopique d’échantillons de sang de sujets irradiés. Les biologistes comptabilisent, cellule par cellule, le nombre de malformations chromosomiques. « Notre objectif est de l’automatiser grâce à l’intelligence artificielle [IA] », indique le radiobiologiste Gaëtan Gruel.
Apprentissage profond
Le projet exploitera la technique dite « d’apprentissage profond » (Deep Learning), « pour la reconnaissance automatique d’objets sur des photos », précise le spécialiste. Le programme sera entraîné sur une base de données d’images annotées depuis dix ans par les experts. Partenaire, l’Inria* apportera son expertise sur les aspects algorithmiques.
À la fin du projet, prévue en 2023, la technologie développée augmentera la réactivité et les capacités d’analyses de l’IRSN en situation d’urgence, tout en améliorant la fiabilité des résultats. L’Institut pourrait diffuser son usage dans d’autres contextes : « Le développement de nouvelles molécules pharmaceutiques nécessite des analyses toxicologiques, comme la détection d’anomalies chromosomiques, illustre Gaëtan Gruel. Ce type d’analyses est coûteux. Avec l’IA, nous pourrions lever ce verrou.
* Coopération avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) et l’Institut de recherche biomédicale des armées (Irba), soutenue par l’ANR-Astrid