Exercice de crise : les sapeurs-pompiers auprès des populations
juillet 2022
Mesure de la contamination, douche, recensement... à Yvetot, en Seine-Maritime, cent-sept sapeurs-pompiers prennent en charge la population. Cet exercice de crise suit une simulation d’accident à la centrale de Penly. Découvrez toutes les opérations sur le terrain.

Un petit monde sous presse. Franck Gilbert (à gauche), directeur de recherche CNRS, au Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement, (CRBE) à Toulouse, et Magali Floriani (à droite), ingénieure de recherche en microscopie électronique, à l’IRSN, préparent des mésocosmes à l’Institut national de recherche en agronomie et environnement (Inrae) d’Avignon. Chacun d’eux est constitué d’un tube en PVC rempli de terre végétale. Le remplissage se fait par couche successive. Le sol reconstitué est ensuite tassé à l’aide d’une presse hydraulique.
- © Guillaume Murat/Signatures/Médiathèque IRSNSur la place du champ de foire de Yvetot (Seine-Maritime), une centaine de professionnels se prépare à prendre en charge les victimes fictives d’un accident radiologique. Un Centre d’accueil et de regroupement des évacués (Care) est en place pour accueillir la population. Nous sommes le 15 septembre 2021. Au loin, une sirène retentit. Elle prévient les habitants du début de l’exercice. La capitaine Stéphanie Duquesne coordonne les cent-sept pompiers du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) et de la Sécurité civile mobilisés pour l’occasion. L’exercice suit un scénario préétabli. Une brèche sur le circuit primaire de la centrale de Penly aurait conduit au rejet dans l’environnement de l’iode 131, du césium 137... La Préfecture ordonne l’évacuation des habitants sur un rayon de cinq kilomètres autour de la centrale. Ils sont réunis dans le Care d’Yvetot, à soixante-dix kilomètres de là. Tous doivent passer des examens de vérification de non-contamination radiologique.
Repérer des difficultés
Stéphanie Duquesne vérifie les files d’attente de ces habitants que jouent quinze sapeurs-pompiers en formation et quelques riverains. « Nous comptabilisons les temps de passage et repérons les difficultés d’organisation pour être efficaces en cas d’accident », confie-t-elle. Première étape : les victimes passent un portique. L’objectif est de mesurer la contamination externe, sur le corps et les vêtements. Une trace fictive de contamination est détectée. La victime est dirigée vers une douche de décontamination dans des boxes aménagés par le Sdis et la Sécurité civile. Puis, c’est la mesure de la contamination interne dans deux véhicules laboratoires mobiles dotés de quatre postes de mesure. Les cinq techniciens de l’IRSN entrent en jeu. Ils apportent leurs dispositifs d’anthroporadiométrie et leur savoir-faire. Aux abords des véhicules, l’un d’eux accueille les victimes et recueille des informations personnelles utiles pour un suivi médical ultérieur. À l’intérieur, le personnel mesure les niveaux de contamination.
Le contexte est expliqué
La capitaine de sapeurs-pompiers, Stéphanie Duquesne (à gauche, de dos), coordonne l’exercice de crise le 15 septembre 2021. Le briefing permet à chacun de mettre ce qu’il fait en contexte, d’expliquer l’accident nucléaire et de montrer le parcours type d’une personne impliquée ou contaminée.

La mesure externe
Une victime – rôle joué par une femme sapeur-pompier – passe par le portique de mesure de la contamination externe. Il effectue des mesures au niveau de la tête, des mains et des pieds.

La contamination externe est recontrôlée
Après la douche de décontamination, la victime revêt des vêtements provisoires. Elle effectue un nouveau contrôle, toujours avec le portique. Cette procédure aide à lever le doute sur une éventuelle contamination résiduelle. Un pompier, équipé d’un masque et d’une tenue de protection intégrale, vérifie la posture du sujet, puis relève le résultat.

Recenser les victimes
Laura Fabbiano (assise, à gauche), technicienne de l’IRSN, recense une victime dans la base de données Crihom (Crise homme). Celle-ci permet un suivi ultérieur des victimes contaminées, notamment sur le plan médical. Un sapeur-pompier fait de même dans le système Sinus – Système d’information numérique standardisé – utilisé par les pompiers ou la Sécurité civile en cas de crise ou de catastrophe.

Quid de la radioactivité dans le corps ?
Jennifer Maître-Renaud (à droite), technicienne à l’IRSN, supervise la mesure de contamination interne dans l’unité mobile. L’examen intervient après la douche. Les détecteurs captent l’activité des rayonnements X et gamma émis par les radionucléides présents au niveau de la thyroïde et du thorax. Les résultats alimentent la base de données Crihom de l’IRSN.
